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LE GÉNÉRAL HARTMANN, après avoir passé plusieurs pages.

Alors…

LE DUC.

Alors…J’entends moins bien. Plus haut.

LE DOCTEUR, à Prokesch.

Alors…J’entends moins bien. Plus haut.C’est l’agonie.

LE GÉNÉRAL HARTMANN, d’une voix éclatante.

Alors, quand le héraut eut trois fois, dans le chœur,
Crié « Vive le roi de Rome ! » l’Empereur,
Avant qu’on ne rendît l’enfant à sa nourrice,
Le prit entre les bras de…
Le prit entre les bras de…(Il hésite en regardant Marie-Louise.)

LE DUC, vivement, et posant avec une noblesse infinie la main sur les cheveux de Marie-Louise agenouillée.

Le prit entre les bras de…De l’Impératrice !

(À ce mot qui pardonne et qui la recouronne, la mère éclate en sanglots.)
LE GÉNÉRAL HARTMANN.

L’éleva pour l’offrir à l’acclamation ;
Le Te Deum…

LE DUC, dont la tête se renverse.

Le Te Deum…Maman !

MARIE-LOUISE, se jetant sur son corps.

Le Te Deum…Maman !François !

LE DUC, rouvrant les yeux.

Le Te Deum…Maman !François !Napoléon !

LE GÉNÉRAL HARTMANN.

Le Te Deum emplit le vaste sanctuaire,
Et le soir même, dans la France tout entière,
Avec la même pompe, avec le même élan…

LE DOCTEUR, touchant le bras du général Hartmann.

Mort.
Mort.(Silence. Le général referme le livre.)

METTERNICH.

Mort.Vous lui remettrez son uniforme blanc.


FIN.