Il est là.
(Le duc fait signe qu’il veut le voir. Tandis qu’on va le chercher, il aperçoit Metternich pâle et immobile. Il se lève.)
Je meurs trop tôt pour vous : versez donc une larme !
Mais…
L’Europe qui jamais n’osait vous dire non
Quand vous étiez celui qui peut lâcher l’Aiglon,
Demain, tendant l’oreille et reprenant courage,
Dira : « Je n’entends plus remuer dans la cage !… »
Monseigneur…
Mon splendide berceau, dessiné par Prudhon !
J’ai dormi dans sa barque aux balustres de nacre,
Bébé dont le baptême eut la pompe d’un sacre !
— Approchez ce berceau du petit lit de camp
Où mon père a dormi dans cette chambre, quand
La Victoire éventait son sommeil de ses ailes !
(Le berceau est maintenant contre le petit lit.)
— Plus près, — faites frôler le drap par les dentelles !
Oh ! comme mon berceau touche mon lit de mort !
(Il met la main entre le berceau et le lit en murmurant.)
Ma vie est là, dans la ruelle…
Oh !…
Dans la ruelle mince — oh ! trop mince et trop noire ! —
N’a pu laisser tomber une épingle de gloire !
— Couchez-moi sur ce lit de camp !…
(Le docteur et Prokesch, aidés par la Comtesse, le conduisent au lit de camp.)