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TOUT LE MONDE, prêt à fuir.

Hein ? — À Baden ! — Comment ? — Ici ?

METTERNICH.

Hein ? — À Baden ! — Comment ? — Ici ?C’est ridicule !
N’ayez pas peur !

LORD COWLEY, furieux.

N’ayez pas peur !Si tout le monde se bouscule
Parce qu’on crie un nom !

GENTZ, criant gravement.

Parce qu’on crie un nom !Il est mort !
Parce qu’on crie un nom !Il est mort !(On se rassure.)

TIBURCE, qui était sur le balcon, redescendant.

Parce qu’on crie un nom !Il est mort !Ce n’est rien !

METTERNICH.

Mais quoi ?

TIBURCE.

Mais quoi ?C’est un soldat autrichien.

METTERNICH, stupéfait.

Mais quoi ? C’est un soldat autrichien.Autrichien ?

TIBURCE.

Même deux. J’étais là. J’ai tout vu.

METTERNICH.

Même deux. J’étais là. J’ai tout vu.Regrettable !

(À ce moment, la porte de gauche s’ouvre. Marie-Louise apparaît, toute pâle.)



Scène VI

Les Mêmes, MARIE-LOUISE, puis un soldat autrichien.
MARIE-LOUISE, d’une voix entrecoupée.

Avez-vous entendu ? Oh ! c’est épouvantable !
Ça me rappelle — un jour — la foule s’amassa
Autour de ma voiture — à Parme —

(Elle tombe défaillante sur la chaise longue.)

Autour de ma voiture — à Parme —en criant ça !
On veut troubler ma vie !

METTERNICH, nerveux, à Tiburce.

On veut troubler ma vie !Enfin, ce cri, qu’était-ce ?