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Le prélat de la cour pour nous seuls dit la messe.
Tu vois qu’il ne s’agit que de communier,
Et que ce sacrement n’est pas le…

LE DUC.

Et que ce sacrement n’est pas le…Le dernier ?
C’est vrai.

L’ARCHIDUCHESSE.

C’est vrai.Tu vois !…
C’est vrai.Tu vois !…(Elle lui offre gentiment son bras.)
C’est vrai.Tu vois !…Viens-tu ?…
(Il se lève en chancelant. On entend sonner une clochette à droite.)
C’est vrai.Tu vois !…Viens-tu ?…Tiens ! la messe commence !

(Le Duc, appuyé sur l’archiduchesse, se dirige vers la porte du petit salon que le docteur et le général Hartmann ouvrent aussitôt.)

LE DUC.

Oui… c’est vrai qu’il faudrait cette illustre assistance !

L’ARCHIDUCHESSE.

Nous n’aurons que l’enfant de chœur et le prélat !

LE DUC, observant en passant le docteur et le général qui sourient.

Ce n’est donc pas pour aujourd’hui…

(La porte se referme sur l’archiduchesse et sur le prince. Le sourire des deux hommes s’efface. Le général Hartmann va rapidement ouvrir la petite porte dans la tapisserie, et l’on voit entrer silencieusement toute la Famille Impériale.)

LE GÉNÉRAL HARTMANN, bas, aux archiducs et archiduchesses.

Ce n’est donc pas pour aujourd’hui…Mettez-vous là.

(Un doigt sur les lèvres, il leur fait signe de se placer.)



Scène II

LE GÉNÉRAL HARTMANN, LE DOCTEUR, MARIE-LOUISE, LA FAMILLE IMPERIALE, METTERNICH, puis PROKESCH, LA COMTESSE CAMERATA, THÉRÈSE DE LORGET

(Les princes et les princesses, avec mille précautions pour n’être pas entendus, se placent sur plusieurs rangs, tournés vers cette porte fermée derrière laquelle on entend, de temps en temps, une sonnette. Marie-