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UN OFFICIER, se jetant sur lui et l’arrêtant.

Prince ! Que faites-vous ? C’est votre régiment !

LE DUC, réveillé, avec un cri terrible.

Ah ! c’est mon ?…

(Il regarde autour de lui. Le soleil s’est levé. Tout a repris un air naturel. De tant de morts il ne reste que Flambeau. Le Duc est au milieu d’une grande plaine calme et souriante. Des soldats blancs défilent devant lui. Il voit son destin, l’accepte ; le bras levé pour charger s’abaisse lentement, le poing rejoint la hanche, le sabre prend la position réglementaire, et, raide comme un automate, le duc, d’une voix machinale, d’une voix qui n’est plus que celle d’un colonel autrichien :)

Ah ! c’est mon ?…Halte ! — Front ! — À droite… alignement…

(Le commandement s’éloigne, répété par les officiers. — Et le rideau tombe pendant que l’exercice commence.)