Les rires fous des grands hussards farouches !
Ha ! ha !
Victoire à qui je viens d’arracher tes bâillons,
Chante dans le lointain !…
… Formez vos bataillons !…
La Gloire !…
Oh Dieu ! me battre en ce flot qui miroite !…
Feu ! — Colonne en demi-distance sur la droite !
Me battre en ce tumulte auquel tu commandas,
Ô mon père !…
(Dans le bruit de bataille qui s’éloigne, on entend, très loin, entre deux batteries de tambours, une voix métallique et hautaine.)
Officiers… Sous-officiers… Soldats…
Oui ! je me bats !… — Fifre, tu ris ! — Drapeau, tu claques !
— Baïonnette au canon. — Sus aux blanches casaques !
(Et tandis que les fanfares de rêve s’éloignent et se perdent vers la gauche, dans le vent qui les balaye, tout d’un coup, à droite, une fanfare réelle éclate, et c’est, brusque comme un réveil, le contraste, avec les furieux airs français qui s’envolent parmi les dernières ombres, d’une molle marche de Schubert, autrichienne et dansante, qui arrive dans le rose du matin.)
Qu’est-ce qui vient de blanc, là, dans le jour levant ?
Mais c’est l’infanterie autrichienne !
Les ennemis ! — Qu’on les enfonce ! — Qu’on y entre !
Suivez-moi ! — Nous allons leur passer sur le ventre !
(Le sabre haut, il se rue sur les premiers rangs d’un régiment autrichien qui paraît sur la route.)