(Une troisième fois il est arrêté.)
Là…
(Il regarde autour de lui.)
Partout, s’allongeant, les mêmes formes bleues…
Il en meurt !…
(Reculant toujours comme devant un flot qui monte, il s’est réfugié au sommet du tertre d’où il découvre toute la plaine.)
il en meurt ainsi pendant des lieues !
Je meurs… Je meurs… Je meurs…
Que la vague immobile et lourde des sillons
Ne laissait rien flotter ! Mais les plaines racontent,
Et la terre, ce soir, a des morts qui remontent !
Ah !…
(Un murmure de voix indistinctes grossit, se rapproche dans les herbes mystérieusement agitées.)
Et que disent-ils, dans cette ombre, en rampant ?
Mon front saigne !
Ma jambe est morte !
Mon bras pend !
J’étouffe sous le tas !
Je l’ai voulu, — c’est lui !
(Les voix montent et se précisent. On entend un grouillement sinistre : des plaintes, des râles, des imprécations.)
De l’eau sur mon entaille !
Regarde, et dis-moi donc ce que j’ai de cassé !
Ne me laissez donc pas crever dans le fossé !