Ah ! je la sens ce soir assez vaste, mon âme,
Pour qu’un peuple y vienne prier !
Il me semble que j’ai pour âme Notre-Dame !…
Sainte-Hélène.
Schœnbrunn.
Régner !…
Régner ! — C’est dans ton vent, dont le parfum de gloire
Commence à me rapatrier
Qu’au moment de partir je devais venir boire
Wagram, le coup de l’étrier !
Régner ! — Qu’on va pouvoir servir de grandes causes
Et se dévouer à présent !
Reconstruire, apaiser, faire de belles choses !
Ah ! Prokesch, que c’est amusant !
Prokesch, tous ces vieux rois dont les âmes sont sourdes,
Oh ! comme ils doivent s’ennuyer !
J’ai les larmes aux yeux. Je me sens les mains lourdes
Des grâces que je vais signer !
Peuple qui de ton sang écrivis la Légende,
Voici le fils de l’Empereur !
Oh ! toute cette gloire, il faut qu’il te la rende,
Et qu’il te la rende en bonheur !
Peuple, on m’a trop menti pour que je sache feindre !
J’ai trop souffert pour t’oublier !
Liberté, Liberté, tu n’auras rien à craindre
D’un prince qui fut prisonnier !
La guerre, désormais, ce n’est plus la conquête,
Mais c’est le droit que l’on défend !
(Ah ! je vois une mère, au-dessus de sa tête
Élever vers moi son enfant !)