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(À Metternich, en riant.)
Ces Messieurs ont parlé tout le temps de volcan !

BOMBELLES.

Ce volcan quel est-il ?

UNE DAME, à une autre, parlant chiffons.

Ce volcan quel est-il ?Cet hiver, l’astrakan ?

(Elles chuchotent.)
SANDOR, répondant à Bombelles.

Mais le libéralisme !

BOMBELLES.

Mais le libéralisme !Ah !…

LORD COWLEY.

Mais le libéralisme ! Ah !…Ou plutôt la France.

METTERNICH, à l’attaché français, d’un air sévère.

Vous l’entendez ?

UNE DAME, à un jeune homme, qu’elle entraîne par le bras vers le clavecin.

Vous l’entendez ?Monténégro, votre romance !
Tout bas rien que pour moi !…

MONTÉNEGRO, que Thalberg accompagne, chantant tout bas.

Tout bas, rien que pour moi !…Corazon
(Il continue très doucement.)

UNE AUTRE DAME, à Gentz.

Tout bas rien que pour moi !…Corazon…Gentz, bonjour !
(Elle fouille dans son réticule.)
J’ai des bonbons pour vous.
J’ai des bonbons pour vous.(Elle lui donne une petite boîte.)

GENTZ.

J’ai des bonbons pour vous.Vous êtes un amour !

UNE AUTRE, même jeu.

Un parfum de Paris !
(Elle tire un petit flacon et le lui donne.)

METTERNICH, qui a vu le flacon, vivement à Gentz.

Un parfum de Paris !Arrachez l’étiquette !
Eau du duc de Reichstadt !

GENTZ, respirant le parfum.

Eau du duc de Reichstadt !Ça sent la violette !

METTERNICH, lui arrachant le flacon et le grattant avec des ciseaux pris sur la table.

Si le duc survenait, il verrait qu’à Paris…