Page:Rostand, L’Aiglon, 1922.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La mèche !L’œil !La main !(Et satisfait.)
La mèche !L’œil !La main !Voilà.
(Acclamations et rires.)

LE DUC, dont les doigts nerveux arrachent la dentelle de la nappe.

La mèche !L’œil !La main !Voilà.Oh !

FLAMBEAU, s’est retourné avec un mouvement furieux vers Gentz, mais la caricature même de ce qu’il aimait tant l’émeut, et calmé, il dit d’une voix sourde :

La mèche !L’œil !La main !Voilà.Oh !Il se moque !
Et même en se moquant c’est beau ! — car il l’évoque !

LE CROCODILE.

Vous savez qu’il tombait de cheval, — patatras !

(Rires.)
FLAMBEAU, bas au duc.

Voilà ce que, sur lui, trouvèrent les ultras !

LE PIERROT.

Un causeur très médiocre !…

FLAMBEAU, ironique.

Un causeur très médiocre !…Allez donc !

LE DUC.

Un causeur très médiocre !…Allez donc !C’est la règle !
S’ils ne pouvaient entre eux dire du mal de l’aigle,
Que diraient le cloporte et le caméléon ?

TIBURCE.

Il ne s’appelait pas, d’ailleurs, Napoléon !

FLAMBEAU, sursautant.

Hein ?
Hein ?(C’est le duc maintenant qui le retient.)

TIBURCE.

Hein ?Il s’est fabriqué ce nom : c’est très facile !
On veut se faire un nom magnifique…

FLAMBEAU, à part.

On veut se faire un nom magnifique…Imbécile !

TIBURCE.

Qui dans l’histoire, un jour, puisse être interpolé…
On prend trois petits sons clairs et secs : Na-po-lé…
Et puis un bruit sourd : on !

L’OURS.

Et puis un bruit sourd : on !C’est extraordinaire !