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Scène VIII

LE DUC, METTERNICH et SEDLINSKY, un instant ; puis FANNY ELSSLER.
METTERNICH, concluant d’un ton satisfait, à Sedlinsky.

Oui, j’ai brisé l’orgueil de cet enfant rebelle !

(Mais il pousse un cri en apercevant, debout devant lui, le prince qu’il a laissé, la nuit dernière, gisant au pied d’un miroir.)

Hein ? — Vous ici !

(Et comme le prince, en bondissant sur Bombelles, a laissé glisser son manteau, Metternich ajoute, choqué de le voir en colonel autrichien dans cette fête masquée :)

Hein ? — Vous ici !Dans cet uniforme ?… Comment ?

LE DUC.

Ne doit-on pas venir sous un déguisement ?

SEDLINSKY, bas à Metternich.

Cet orgueil, qu’hier soir brisa Votre Excellence
Garde, même en morceaux, toute son insolence !

METTERNICH, maîtrisant sa colère et essayant de badiner.

À quoi donc vient rêver ici, fuyant le bal
Le petit colonel ?

LE DUC.

Le petit colonel ?Au petit caporal.

METTERNICH, sur le point de s’emporter.

Oh ! je…
Oh ! je…(Se calmant, à Sedlinsky.)
Oh ! je…Mais le courrier, là-bas, qui me réclame !
(Et il sort par la droite, au bras du préfet de police, en disant entre ses dents)
C’est à recommencer !

FANNY ELSSLER, rentrée depuis un instant, s’avance vivement dès qu’ils ont disparu et, tout bas, derrière le Duc.

C’est à recommencer !Prince…