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METTERNICH, à Sedlinsky.

Un complot, dites-vous ?

SEDLINSKY.

Un complot, dites-vous ?Pour le duc, dans ce bal.

METTERNICH, souriant.

Je n’ai plus peur…

GENTZ, suivant Fanny qui s’éloigne en dansant.

Je n’ai plus peur…Encor faudrait-il que j’apprisse
Pourquoi tu voulus tant venir ici ?

FANNY.

Pourquoi tu voulus tant venir ici ?Caprice !

(Elle sort en valsant. Gentz la suit. L’attaché français aussi.)
METTERNICH, à Sedlinsky.

Je n’ai plus peur du duc. J’ai tué son orgueil.
On ne le verra pas au bal. Il est en deuil.

SEDLINSKY.

Mais on conspire !

METTERNICH, gaiement.

Mais on conspire !Ah ! bah !

SEDLINSKY.

Mais on conspire !Ah ! bah !Des femmes.

METTERNICH, haussant les épaules.

Mais on conspire !Ah ! bah !Des femmes.Quelques pecques !

SEDLINSKY.

De grandes dames !…

METTERNICH, ironique.

De grandes dames !…Oh !…

SEDLINSKY.

De grandes dames !…Oh !…… Polonaises et Grecques :
La princesse Grazalcowich !

METTERNICH.

La princesse Grazalcowich !Grazalcowich ?…
C’est terrible !
C’est terrible !(À un laquais qui passe.)
C’est terrible !Donnez-moi donc une sandwich !