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Monsieur de Gentz, d’abord.
Monsieur de Gentz, d’abord.(À Marie-Louise.)
Monsieur de Gentz, d’abord.Vous me permettez ?

MARIE-LOUISE.

Monsieur de Gentz, d’abord.Vous me permettez ?Faites !

(Elle sort avec Thérèse. Tiburce et Bombelles les suivent. — Gentz paraît au fond, introduit par le laquais. Très élégant. Figure de vieux viveur fatigué. Les poches pleines de bonbonnières et de flacons, il est toujours en train de mâchonner un bonbon ou de respirer un parfum).



Scène III

METTERNICH, GENTZ, puis un officier français attaché à l’ambassade de France.
METTERNICH.

Bonjour, Gentz.

(Il s’assied devant le guéridon à droite et se met à signer, tout en causant, les papiers que Gentz tire d’un grand portefeuille.)

Bonjour, Gentz.Vous savez que je rentre aujourd’hui.
L’empereur me rappelle à Vienne.

GENTZ.

L’empereur me rappelle à Vienne.Ah ?

METTERNICH.

L’empereur me rappelle à Vienne.Ah ?Quel ennui !
Vienne en cette saison !

GENTZ.

Vienne en cette saison !Vide comme ma poche !

METTERNICH.

Oh ! ça, ce n’est pas vrai, car soit dit sans reproche…
Le gouvernement russe a dû…

(Il fait, du bout des doigts, le geste de glisser de l’argent.)
GENTZ, avec une indignation comique.

Le gouvernement russe a dû…Moi ?

METTERNICH.

Le gouvernement russe a dû…Moi ?Soyez franc :
Vous venez de vous vendre encore.