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THÉRÈSE.

Des papillons ?

MARIE-LOUISE.

Des papillons ?J’étais chez ce vieillard aimable,
Le médecin des eaux. Ayant, sur une table,
Vu ces collections que son fils achevait,
J’ai soupiré tout haut : « Ah ! si le mien pouvait
S’intéresser à ça, lui que rien n’intéresse !… »

LE DOCTEUR.

Alors, j’ai dit à Sa Majesté la Duchesse :
« Mais on ne sait jamais. Pourquoi pas ? Essayons ! »
Et j’apporte mes papillons.

THÉRÈSE, à part.

Et j’apporte mes papillons.Des papillons !

MARIE-LOUISE, soupirant, au docteur.

S’il s’arrachait à ses tristesses solitaires
Pour s’occuper un peu de vos…

LE DOCTEUR.

Pour s’occuper un peu de vos…Lépidoptères.

MARIE-LOUISE.

Laissez-les-nous, et revenez. Il est sorti.

(Le docteur et son fils sortent après avoir disposé les collections sur la table.
Marie-Louise se retournant vers Thérèse.)

Vous, venez, que je vous présente à Scarampi,
C’est la grande maîtresse.
C’est la grande maîtresse.(Apercevant Metternich qui entre à droite.)
C’est la grande maîtresse.Ah ! Metternich !… Cher prince
Le salon est à vous.

METTERNICH.

Le salon est à vous.Il fallait que j’y vinsse
Ayant à recevoir cet envoyé…

MARIE-LOUISE.

Ayant à recevoir cet envoyé…Je sais.

METTERNICH.

Du général Belliard, l’ambassadeur français,
Et le conseiller Gentz, et quelques estafettes,
(À un laquais qu’il vient de sonner, et qui paraît au fond sur le perron.)