J’habite le mont bleu qui jusqu’au ciel s’élève :
Être cocher de fiacre, à Vienne, c’est mon rêve.
Allons ! tu le seras !
(Il passe la supplique au chambellan, et prend des mains d’un fermier cossu la suivante qu’il lit à mi-voix.)
Un grand cultivateur
Voudrait que Franz lui fît restituer le cœur
De sa fille, que prit un verrier de Bohême.
(Lui rendant son placet.)
— Tu marieras ta fille au Bohémien qu’elle aime.
Mais…
(La figure du fermier s’éclaire.)
Le nom ?
(Se courbant devant l’Empereur.)
Je te baise les mains !
Orphelin, sans appui, dépouillé de sa terre,
Chassé par des bergers ennemis de son père,
Voudrait revoir ses bois et son ciel… — Très touchant ! —
Et le champ paternel !… On lui rendra son champ.
(Il passe la supplique au chambellan, qui l’annote.)
Le nom de ce berger qui demande assistance ?
C’est le duc de Reichstadt, et le champ, c’est la France !
Sortez tous.
(Les officiers font rapidement sortir tout le monde. Les portes se referment. Le grand-père et le petit-fils sont seuls.)