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VOYAGE

1791. Septembre. que le grade de contre-amiral m’avoit été accordé ; et je fis hisser le pavillon de distinction, qui fut salué par les deux équipages, suivant les formes usitées. Je fis connoître aussi à MM. Huon de Kermadec et d’Auribeau, qu’ils avoient été promus au grade de capitaine de vaisseau.

Dès que nous fûmes en pleine mer, je réglai l’ordre de service qui devoit avoir lieu sur les frégates, relativement à la police intérieure, à la propreté et aux parfums, si nécessaires pour maintenir la santé des équipages. Je me conformai, à cet égard, aux règles établies par les célèbres navigateurs qui m’avoient précédé ; règles qui méritent d’autant plus de confiance, quelles ont été confirmées par l’expérience. Ainsi pendant tout le cours de la campagne, lorsque le temps pouvoit le permettre, le branle-bas devoit être fait à huit heures du matin ; la frégate devoit être nettoyée et parfumée aussitôt après le déjeûner de l’équipage, et les hamacs n’être mis en place qu’à l’heure du souper.

Parvenus dans les parages où l’on n’a plus à craindre de mauvais temps, je fis mettre l’équipage à trois quarts, afin de procurer aux hommes qui le composoient, un sommeil non interrompu de huit heures par jour : cet ordre de service me mit dans le cas de les obliger à passer toute la journée sur le pont, et me parut très-propre à entretenir parmi eux un exercice continuel qui, sans les fatiguer, devoit contribuer à les maintenir en santé.

Octobre.12. Le 12 octobre, à onze heures trois quarts, nous eûmes connoissance du pic de Ténériffe ; à midi il restoit au S. 12°O