cependant 1793.
Octobre que les habitans de Boutoun n ont pas une marine assez forte pour se préserver des incursions des pirates dont
ces parages sont infestés. Nous apprîmes d'eux que les Papous,
les habitans de l’île Céram et des îles Mindanao, viennent
tous les ans, dans cette saison, croiser sur leurs côtes, où ils
font des descentes, pillent les habitations, massacrent les
vieillards, et enlèvent les jeunes gens des deux sexes pour en
faire des esclaves. Nous vîmes dans la campagne, et à une
certaine distance de la ville, plusieurs retranchement entourés
de palissades, où il est probable que les habitans des
environs se retirent pour se défendre contre les ennemis
qu’ils n’ont pu empêcher de débarquer. Nous n’avions vu
aucun retranchement de cette nature sur les autres côtes
du détroit de Boutoun : il est à présumer que ceux qui les
habitent, n’étant point assez nombreux pour se défendre, ne
peuvent se soustraire à l’esclavage ou à la mort que par la
fuite. Les Papous sont de tous leurs ennemis ceux qui se sont
rendus les plus redoutables. Nous avons eu occasion de
remarquer, dans nos conversations avec plusieurs chefs de
Boutoun, que les habitans n’entendent jamais prononcer le
nom de ce peuple sans témoigner une sorte d’effroi. L’un de
ces chefs nous ayant entendu dire que nous venions des îles
Papous, ne voulut jamais consentir à descendre dans 1 entre
pont : malgré les invitations les plus pressantes, il se retira avec
précipitation.
La foiblesse présumée de la marine de Boutoun, dont nous avons déjà parlé, me porte à croire que les habitans