les patates 1793.
Mai les ignames et les fruits à pain ne doivent pas
y être très-abondans ; du moins les naturels n’en ont-ils
point offert comme objets d’échange. Il sembleroit qu’il
n’y a d’habité que le bord de la mer, et que la communication
n’a lieu dans cette île qu’avec des pirogues : aussi le
rivage est-il couvert de cases, que l’on a construites dans
tous les points où le bois très-fourré laisse entrevoir quelques
espaces libres ; ce qui en rend la position infiniment agréable.
Ces cases sont plus élevées que celles des îles des Amis ; elles
sont de forme oblongue, ont des portes et des fenêtres : elles
semblent beaucoup plus commodes et plus vastes. Autant
l’aspect du paysage est riant, autant la physionomie des
naturels est-elle repoussante : ce n’est pas précisément un
caractère de férocité qui y est empreint ; mais à une extrême
laideur se trouve joint un air sombre, qui inspire la méfiance
et le dégoût. Je ne doute pas que nous eussions été forcés
d’avoir recours aux voies de force, si nous avions fait un
long séjour parmi eux : cette considération m’a entièrement
détourné du projet que j’avois eu d’aller mouiller dans la
baie Trévanion, où tout annonce qu’avoit été formé
l’établissement de Mendana.
On a eu un morceau d’étoffe de cette île, qui ne donne pas une opinion bien avantageuse de l’industrie des habitans. Quatre ou cinq feuilles de papier très-grossier, collées ensemble, en donnent une idée exacte.
La pointe Nord-Est de l’île Santa-Cruz, appelée par CARTERET, cap Byron, est située par 10° 41′ de latitude