pourroit, sans danger, 1793.
Avril
faire de nouvelles incursions dans
leur pays, pourvu que l'on fût en assez grand nombre pour
éviter les surprises. Aussi MM. les naturalistes se proposèrent-ils d’en faire encore quelques-unes : ils desiroient pouvoir
y employer deux jours ; et j’y consentis très-volontiers.
J’avois moi-même le désir qu’on se rapprochât de la côte
occidentale, que M. DE LA PEROUSE avoit reçu ordre
de parcourir, et où, peut-être, il eût été possible de se
procurer, sur son sort, des renseignemens que nous ne
pouvions pas espérer d’obtenir au havre de Balade, situé à la
côte orientale, que cet illustre et infortuné navigateur ne
devoit point visiter.
Le 28 avril, 28. MM. les naturalistes entreprirent une course avec un grand nombre de personnes qui se joignirent à eux : elle devoit être de deux fois vingt-quatre heures ; mais le temps devint si mauvais, qu’ils furent forcés de revenir dans la soirée. Une seconde troupe moins nombreuse alla le même jour au village de Balade ; et l’on eut de nouvelles preuves que ce peuple est anthropophage. Toutes les parties d’un squelette où des traces de feu se faisoient remarquer, étoient attachées à un poteau. A quelques pas, un second poteau portoit le crâne d’un jeune homme, et au-dessus étoit le fourreau du sabre pris à M. DE BONVOULOIR : sans doute ils favoient regardé comme une des dépouilles de leurs ennemis, et l’avoient placé là, pour servir de trophée. Ce fourreau fut repris ; mais on ne retrouva pas le sabre. On détacha du squelette grillé plusieurs os, auxquels restoient