D’après les renseignemens divers que nous avons pris des 1793.
Avril
insulaires les plus intelligens, il est hors de doute que M. DE
LA PEROUSE n’a relâché dans aucune des îles voisines de
Tongatabou. On se souvient parfaitement bien, dans cette
île, de tous les voyages de COOK, et de tous les intervalles
qu’il y a eu entre ces voyages ; on se rappelle aussi le voyage
de BLIGHT à Anamoka, qui est postérieur aux voyages de
COOK. Les habitans nous ont parlé de l’événement qui est
arrivé à BLIGHT dans l’île de Tofao : ils nous ont nommé
le meurtrier de l’homme qui avoit été assassiné en démarrant
sa chaloupe ; c’étoit un des chefs d’Anamoka, que le
capitaine BLIGHT avoit connu dans ses précédens voyages.
Les habitans de Tongatabou se servent du nom de grandes
pirogues pour désigner les vaisseaux Européens qui sont venus
les visiter ; et ils nous ont dit que nulle autre grande pirogue
n’avoit mouillé à Tongatabou et à Anamoka. On s’est informé
s’il n’en avoit pas relâché à l’île de Vavao, laquelle fait partie
du même archipel, et est soumise au chef suprême des îles
des Amis, résidant à Tongatabou. Ils nous ont marqué deux
époques ; l’une, assez éloignée , sembleroit concourir avec
celle du voyage de la frégate Espagnole la Princessa : l’autre,
plus rapprochée, paroîtroit s’accorder avec celle où M. DE
LA PEROUSE a passé en vue de Vavao ; mais comme ils n’ont
fait mention que d’un seul navire, et comme nous ne connoissons pas
très-exactement leur mesure du temps, il est
possible que le bâtiment dont ils ont voulu nous parler soit
la corvette Angloise la Pandora, qui a, je crois, aussi reconnu
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DE DENTRECASTEAUX.