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DE DENTRECASTEAUX.

y ait, dans toute l’étendue du globe, un aussi grand nombre 1793.
Février
d’excellens mouillages réunis dans un aussi petit espace.

En sortant du canal, M. WILLAUMEZ fit route au Nord, et prolongea la côte qui lui restoit à bâbord. Il parvint à l’entrée d’un grand enfoncement, qu’il prit d’abord pour un bras de mer : il le remonta en suivant toujours la côte de bâbord, où il trouva une petite anse, au fond de laquelle se jette un ruisseau qui peut fournir une grande abondance de très-bonne eau. Avant d’arriver à cette anse, on trouva, au milieu du canal, quatorze et quinze brasses d’eau : ensuite, à mesure qu’on s’avançoit, le brassiage diminua ; et la sonde ne rapportoit plus que sept, six et quatre brasses. Le canot s’arrêta à environ quatre lieues en dedans de l’entrée, près d’un coude, au-delà duquel il fut facile de reconnoître que ce qui avoit été d’abord pris pour un bras de mer, etoit effectivement l’embouchure d’une rivière assez considérable. M. WILLAUMEZ sortit de cette rivière, que nous avons appelée rivière du Nord, en rangeant d’assez près la rive orientale, et vint visiter la double baie à l’entrée de laquelle il y a sept brasses et demie d’eau ; mais plus en dedans il ne trouva que quatre brasses.

Le canot côtoya ensuite la partie méridionale de la pres­qu’île du Nord, et passa entre l’île Willaumez et la terre. Lorsqu’il eut doublé la pointe des lacs, il se dirigea vers une baie profonde, qui, d’après sa position, pouvoit avoir communication avec la baie de Fréderik-Hendrikx, découverte par Tasman, et dans laquelle M. MARION avoit