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DE DENTRECASTEAUX.

1792. Décembre « de les tenir toujours en vue, afin de pouvoir les réunir dans le cas où les circonstances l’auroient exigé. À mesure que nous pénétrions dans l’intérieur du pays, les dunes étoient beaucoup moins élevées et plus éloignées les unes des autres ; par conséquent le chemin devenoit moins pénible. Nous ne voyions plus de traces de feu. Nous trouvant au pied d’une élévation beaucoup plus boisée que toutes celles que nous avions déjà franchies, nous entendîmes les cris d’une multitude d’oiseaux, et nous vîmes bientôt après de nombreuses troupes de perroquets s’élever dans les airs : arrivés au sommet, nous eûmes ta vue du lac, et à sept heures et demie, nous n’en étions plus qu’à deux portées de fusil. Un de nos canonniers m’annonça qu’il avoit trouvé de l’eau douce : elle étoit au milieu d’une espèce de jonc qui croît sur les bords de ce lac, où il s’élève presque à hauteur d’homme. Nous nous désaltérâmes tous avec cette eau, qui, quoique stagnante, nous parut très-bonne.

« Nous suivîmes les bords du lac, en nous dirigeant à-peu-près à l’Est-Nord-Est. Nous trouvâmes d’abord les traces d’un grand quadrupède ; et peu après nous vîmes deux empreintes de souliers, qui nous indiquoient que quelqu’un des nôtres étoit venu dans cet endroit. Je continuai la même route pendant une demi-heure, dans l’espérance de rencontrer M. Riche ; mais n’ayant plus aperçu aucunes traces, je crus devoir m’éloigner du lac : les boues fangeuses et les eaux croupies dont les exhalaisons


Tome 1
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