1792. Décembre de laquelle il y avoit deux petites îles ; ce ne fut qu’après l’avoir dépassée que nous pûmes reconnoître qu’on y auroit été à l’abri des vents du large. Je desirois vivement d’aller mouiller dans cette baie : mais alors nous étions déjà beaucoup sous le vent ; et le temps étoit si mauvais, qu’il eut été impossible d’y entrer en louvoyant. À environ une lieue de la côte, nous trouvâmes cinquante brasses d’eau. Le fond qui, à cette distance, est d’un sable pur sans être très-fin, me fit conjecturer qu’il ne devoit pas être moins bon dans l’intérieur de la baie, où doit vraisemblablement se déposer la vase formée par les débris de toutes les terres qui entourent le mouillage[1]. Le cap méridional de l’entrée de cette baie est par 35° 10′ de latitude australe, et par 115° 42′ 40″ de longitude orientale.
7. On passa la nuit à la cape ; mais comme le temps étoit beau, nous nous trouvâmes au jour peu éloignés des derniers points relevés la veille. Nous suivîmes la côte, qui, dans cette partie, se dirige à l’Est-Nord-Est. Depuis que nous étions à la terre de Nuytz, le temps avoit été brumeux tous les matins ; les vents d’Ouest avoient pris constamment du Nord
- ↑ La baie dont il est ici question, est une rade très-belle, où des vaisseaux de toutes les grandeurs peuvent mouiller. Le capitaine Vancouver, qui l’a découverte en septembre 1791, y a relâché avec les bâtimens qu’il commandoit. Il lui a donné le nom de King Georges the third Sound, ou rade du roi Georges III. Il est à regretter que le temps n’ait pas permis au contre-amiral Dentrecasteaux d’entrer dans cette rade ; il s’y seroit procuré l’eau et le bois nécessaires pour achever la reconnoissance de la côte Sud-Ouest de la Nouvelle-Hollande.(N. D. R.)