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VOYAGE

1792.
Juillet.
plus au Nord, ce que confirmoit la latitude observée. Nous fîmes route, à deux heures après midi, pour le cap Saint-George.

Le cap Nord de l’île Bouka a été placé, d'après nos observations, par 5° o' 30" de latitude australe et par 152° 14' 45" de longitude orientale.

16. La nuit fut orageuse ; nous la passâmes à la cape. Le 16 juillet, le temps devint sombre, et l'on ne revit plus les terres de l’île Bouka, d’où les courans seuls avoient pu nous éloigner. Nous vîmes, dans le Nord, une île basse, que nous jugeâmes devoir être celle de Sir Ch. Hardy ; dans l’après-midi, on crut apercevoir des terres de l’avant ; et peu après on dis­tingua, à travers les nuages, une terre très-élevée que l'on présumoit être le cap Sainte-Marie, qui est au Nord du cap Saint-George. Le temps ne s’éclaircit point le reste du jour ; nous nous tînmes sur les bords pendant la nuit pour nous défendre des courans, qui dévoient porter au Nord. 17. Le len­demain 17 juillet, la terre étoit encore embrumée, et ce ne fut qu’en l’approchant que nous pûmes reconnoître le cap Saint-George. Des trois mouillages situés à la partie orientale de la Nouvelle-Irlande, je crus devoir choisir le havre Carteret, parce que j'avois l'espoir d'y trouver en abondance des noix de coco, et sur-tout parce que sa position dans un canal assuroit la circulation de l'air, ce qui n'avoit pas lieu dans l'anse aux Anglois et dans le port Praslin, l'un et l'autre entourés de très-hautes montagnes. Ce dernier avantage fut le seul, en effet, que nous retirâmes de la