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DE DENTRECASTEAUX.

1792.
Juillet.
mais l’Espérance nous fit connoître qu’elle avoit trouvé fond, et peu après elle fit le signal de tenir le vent : ce signal fut confondu avec celui de danger, et nous donna de l’inquiétude ; cependant la nuit se passa sans aucune fâcheuse rencontre. Au jour, je fis mettre le cap au Nord, 14. et successivement au Nord Nord-Est et Nord-Nord-Est, pour attaquer la terre, le plus près possible du point où nous l’avions quittée la veille : la partie la plus élevée de la côte étoit extrêmement embrumée et ne pouvoit être distinguée ; cependant on releva l’un des points aperçus le jour précédent. On avoit vu, le 13, dans l’éloignement, des terres s’étendre du Nord à l’Ouest, et former quantité de petites îles ; ces îles, dans la matinée, nous parurent se joindre par des terres basses, et n’etre que la continuation de l’île Bougainville : en nous approchant davantage, les terres, qui avoient semblé se réunir et se confondre, se divisèrent de nouveau en petites îles, au milieu desquelles nous nous flattions de trouver un mouillage ; mais lorsque nous en fûmes à une petite distance, nous les vîmes bordées de ressifs. Vers le centre de cet amas d’îles, qui étoit renfermé dans un golfe considérable, on remarqua un espace où l’on ne voyoit pas de brisans ; mais on découvrit bientôt, au milieu de cet espace, un banc de sable qui nous obligea de porter au large. Il étoit tard, et il eût été dangereux de s’enfoncer dans cet archipel, d’où l’on n’auroit pu sortir avant la nuit si l’on n’y avoit pas trouvé de mouillage. Nous fîmes route pour passer au Nord de la plus grande de ces îles ; mais un haut-fond d’une grande

TOME I.
Q