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DE DENTRECASTEAUX.

1792.
Mai.
»grande baie extérieure, et observa un grand nombre d’angles avec un cercle à réflexion. Nous fîmes aussi quelques relèvemens à la boussole. Des nuages épais couvrirent le soleil au moment de midi, et nous ne pûmes pas prendre la hauteur méridienne. Nous fîmes démonter la tente, et nous nous rembarquâmes pour nous rendre à bord de la frégate.»

»Sur le bord de notre petite anse nous avions trouvé des espèces de pirogues, longues de sept à neuf pieds, également plates dessus et dessous. Leur largeur étoit de trois ou quatre pieds au milieu, et alloit en diminuant jusqu’aux deux extrémités qui se terminoient en pointe. Elles étoient composées d’écorces d’arbre très-épaisses, rassemblées dans le sens de leur longueur, et liées avec des joncs ou d’autres herbes ligneuses. Ce ne sont, en effet, que de très-petits radeaux auxquels on avoit donné la forme d’une pirogue.»

»Nous avions remarqué près de l’endroit où nous étions établis, des huttes semblables à celles du port du Nord ; elles contenoient des paniers de la même construction, des morceaux de peau de kangourou, des coquilles d’huîtres et de moules. Nous ne pûmes apercevoir aucun des naturels du pays, quoique tout annonçât qu’ils avoient habité récemment les huttes, et qu’ils ne dévoient pas en être éloignés.»

»Nous quittâmes l’anse à deux heures après-midi ; le vent frais et contraire ne nous permit pas d’aller le même jour plus loin que deux lieues, ou deux lieues et demie. Nous»