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VOYAGE
Compte de M. De la Seinie.
1792.
Mai.

«M. Huon de Kermadec, commandant l’Espérance, me chargea de visiter un enfoncement qui restoit au Nord-Ouest du mouillage des frégates. Je partis, le 20 mai, à trois heures et demie après-midi, accompagné de M. Jouvency : les vents étoient de l’Ouest au Nord-Ouest, et nous ne pûmes arriver avant la nuit close à notre destination. Nous débarquâmes sur la côte méridionale d’une petite île (l’île la Haye) située un peu en dedans de l’entrée de l’enfoncernent que nous venions visiter. Cette île est couverte d’arbres ; nous y avons rencontré, à chaque pas, des écailles d’huîtres, et des traces récentes de feu ; tout paroissoit indiquer qu’elle avoit été habitée par des naturels du pays, et qu’ils dévoient l’avoir abandonnée depuis peu de temps.»

»Le 21, en quittant cette île, nous avons fait route au Sud vers une anse étroite, mais profonde, bordée de montagnes élevées, dont l’aspect sembloit indiquer l’embouchure d’une rivière. Entre l’île et la côte, nous avons trouvé depuis dix-sept brasses d’eau jusqu’à vingt-huit brasses, sur un fond de sable et de vase : ce canal, qui peut avoir un peu moins d’un demi-mille de largeur, offre un mouillage où l’on peut être à l’abri de tous les vents.»

»En approchant de l’anse que j’allois visiter, je m’aperçus qu’elle étoit formée par une espèce de ravin qui n’a pas plus d'une encablure et demie près de la mer, et qui s’avance dans les terres en diminuant de largeur jusqu’à