Page:Rossel - Voyage de Dentrecasteaux, envoyé à la recherche de La Pérouse.pdf/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
VOYAGE

1792.
Avril.
 » encablure et demie de terre, la sonde rapporta quatre brasses. Mon projet étoit de suivre la côte de très-près, pour chercher de l’eau douce : mais, la mer brisant avec assez de violence sur une chaîne de roches qui bordoit le rivage à moins d’une encablure de terre, je pris le parti d’aller visiter l’enfoncement qui me restoit au Nord. J’espérois, en allant le reconnoître, me dédommager du temps que j’avois perdu. Je dirigeai ma route vers le Nord en rangeant de fort près la côte sur laquelle je n’avois pu aborder ; et j’entrai dans cet enfoncement, en arrondissant la pointe occidentale de l’entrée. Je trouvai deux brasses et demie et trois brasses lorsque cette pointe me resta par le travers : après l’avoir doublée, je découvris un port spacieux, entouré de terres élevées, et fermé à tous les vents ; la mer y étoit unie comme une glace : je n’aperçus ni haut-fond ni roche ; et ce havre me parut offrir un abri sûr pour plusieurs bâtimens.»

» En suivant la côte occidentale de ce port, je fus agréablement surpris par la vue d’un ruisseau d’eau douce, qui se jetoit dans la mer, à quatre encablures en dedans de l’entrée ; je débarquai sur une plage de sable fin, pour aller goûter l’eau de ce ruisseau : je la trouvai saumâtre près du rivage ; mais il est vrai que la mer, dans cet endroit, y mêloit ses eaux : à quatre toises plus haut, je la trouvai potable, et j’en mis dans un vase pour en porter à bord de la frégate.»

» Il étoit alors environ quatre heures et demie ; le temps