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HISTOIRE DES RELATIONS LITTÉRAIRES

Matter publia, en 1846 et 1847, son livre si rempli de faits sur l’Etat moral, politique et littéraire de l’Allemagne. J.-J. Weiss {Sur Gœthe), Ed. Schuré, E. Reuss, Alf. Weber et bien d’autres Alsaciens ont ouvert des enquêtes ingénieuses, spirituelles ou profondes sur la poésie, le roman, la théologie et la philosophie de l’Allemagne. Et n’omettons pas de dire que la Revue de théologie et de philosophie chrétiennes, fondée par Scherer et Colani, apporta de Strasbourg en France, les doctrines du protestantisme libéral avec les résultats de la critique et de l’exégèse allemandes ; Renan, pour ne parler que de lui, dut beaucoup à cette vaillante revue.

Cette liste des initiateurs de la France à l’effort intellectuel de sa grande voisine est loin d’être close ; il es.t impossible de tout citer, et le chapitre suivant comblera les lacunes de celui-ci. Mais notre nomenclature n’est pt)int achevée.

Voici Nicolas Martin, un neveu de Simrock,

Fils de mère allemande et de père français,


dont les poésies, à en croire Sainte-Beuve, montraient qu’il avait eu « quelque sylphide des bords du Rhin pour marraine ». Ce cri de teutophile enthousiaste est de lui :

Allemagne, Allemagne, oh ! mon cœur est à toi !


Le même Martin, dans sa préface des Poètes contemporains de l’Allemagne (1848), constatait, après et avant bien d’autres, que les deux civilisations allemande et française étaient destinées à s’enrichir l’une l’autre, que, « dans cette mise en commun de leurs intérêts, l’Allemagne communiquerait à la France un peu de cette réflexion calme et studieuse, un peu de cette vertu de la patience qui la distinguent », et qu’elle recevrait en