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ment enseveli, apparaît le pire des châtiments. La momie est sacrée. Elle n’inspire point d’horreur. Elle assiste aux festins et aux fêtes, et n’y provoque aucune pensée douloureuse. Ses cités sont plus belles, luxueuses et grandioses, que les cités des vivants : chaque pyramide n’est qu’un tombeau colosse. Dans les catacombes de la Vieille-Égypte, dans les immenses grottes sépulcrales, d’un bout à l’autre du terrain, les morts embaumés dorment par millions, qui dans une humble cavité, qui dans une salle gigantesque ; l’ambition de tout roi est de s’élever sa pyramide. Mais non seulement l’homme est ainsi gardé religieusement : la bête participe à ce vaste amour des morts. Il est une nécropole où gisent des millions de carcasses de crocodiles sacrés. D’au-