Page:Rosny aîné - Nymphée - Le Lion, 1909.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

satyres, les relations de Ctésias sur les Calystriens, le passage du Périple d’Hannon sur les hommes velus du Golfe de la Corne du Sud, de même ne voyions-nous pas se réaliser l’immense cycle légendaire des Hommes-des-Eaux ? Encore notre découverte était-elle plus passionnante, les hommes que nous avions sous les yeux étant de vrais hommes, et non des anthropoïdes.

Le premier étonnement passé, il ne demeura en moi qu’une espèce d’ivresse mystique que je voyais partagée par Sabine et par Devreuse.

Notre sauveur nous entraîna vers un bosquet de frênes. Nous y trouvâmes un abri. Des oiseaux aquatiques rôdaient autour : canards, cygnes, poules d’eau — évidemment domestiqués. On nous apporta des œufs frais, une perche rôtie. Après le repas, nous retournâmes sur la berge.

Le temps était tiède. Nous suivîmes toute l’après-midi les allées et venues des