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II

Aveu


Je me levai à l’aurore. Tout le monde dormait encore profondément. J’étais nerveux, plein d’inquiétude pour cette délicate Sabine que son père allait exposer à des périls nouveaux. Je me reprochais ma résolution peut-être, si je m’étais rangé du côté des autres, le capitaine ne se fût pas opiniâtré. Cette idée me rongeait. Et cependant, intraitable comme il l’était, le contraire semblait plus probable. Ne serait-il pas parti seul, emmenant Sabine ?… Cette séparation m’eût été plus amère que la mort !

Ainsi rêvais-je sur le seuil de la plate-forme. Une morose journée débutait dans l’inépuisable pluie. Tout le paysage était eau. L’eau triomphait du ciel à la terre.