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offrait des creux et des bosses perfides. Ceux qui se sont trouvés dans la nuit complète savent que la notion du temps y est presque abolie. Je crus avoir fait en deux heures un trajet qui en prit six. Un frisson de Saïd me fit tendre l’oreille : je discernai un murmure qui n’était pas celui de l’eau. Étais-je à proximité du camp ? La réponse arriva sous la forme d’un hennissement très faible ; puis j’aperçus la lueur des brasiers.

J’avais mon plan dans ma tête, très simple, si les circonstances s’y prêtaient, d’une exécution difficile dans le cas contraire. Mais il fallait découvrir Aïcha. Elle pouvait se trouver dans une partie de la grotte où elle serait entourée de gardiens. Et alors ?… Je comptais sur la coutume des musulmans de séparer les femmes des hommes ; j’espérais qu’on aurait laissé Aïcha dans l’endroit où je l’avais vue.

Si mon espérance se confirmait, je n’au-