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Allah est grand ; la vie est belle !


… Le troisième jour, dès nos premiers efforts, un bloc que nous fîmes basculer découvrit un boyau assez large pour permettre le passage. J’y amenai Saïd qui, tel un grand chat, se mit à ramper le long de la galerie. Je le suivis. Le murmure de la rivière m’arriva, si distinct, que je m’arrêtai, dans la crainte instinctive d’y tomber : mais Saïd avançait toujours ; je le rejoignis. Un souffle humide me caressa le front. Nous nous trouvions à deux ou trois mètres à peine au-dessus de la rivière. Il n’y aurait pas eu grand danger à se laisser tomber ; mais je ne voulus pas courir inutilement ce risque. Je retournai à la surface et, avec une partie de nos vêtements, nous confectionnâmes une corde. Oumar et Abd-Allah me descendirent. La corde était un peu courte. Au retour avec Aïcha, je ne pouvais