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d’un marabout : il parviendrait peut-être à enlever Aïcha sans coup férir. Je refusai ce sacrifice et je développai un plan qui fut adopté. Je transportai notre camp, le soir même, à bonne distance de la grotte. Dès le matin, prenant avec moi Saïd et Abd-Allah, j’explorai le bois, à la recherche de quelque issue nouvelle des cavernes : elles étaient trop vastes pour qu’elles n’offrissent pas plusieurs accès. Par intervalles, j’appliquais mon oreille contre terre ; je percevais une rumeur légère et sourde, qui faisais palpiter la terre. Abd-Allah la percevait aussi bien que moi.

— Abd-Allah, dis-je, la rivière souterraine passe ici ; il nous faut tâcher de l’atteindre.

— Mais nous sommes très loin de la grotte, murmura-t-il en proie à une grande surprise… Comment retrouver Aïcha par ce chemin ?

— La rivière est un guide sûr. J’en