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sorte de salle naturelle dont les nomades avaient fait une écurie. Des méharis et des chevaux y reposaient ; on y avait entassé des quantités considérables de fourrages, ce qui me confirma dans ma conviction que ces grottes servaient de station de ravitaillement et aussi de magasins. On y entassait les marchandises et les nègres capturés.

Au moment où je réfléchissais à ces choses, je vis se manifester une vive inquiétude parmi les chevaux et les méharis. Cette inquiétude grandit de minute en minute et devint bientôt le plus formidable affolement. Les chevaux bondirent autour de l’écurie, les méharis poussèrent des cris en courant de toute leur vitesse. J’étais tellement las que ces choses m’apparaissaient comme un rêve. Les pirates accouraient de tous côtés pour sauver les précieuses bêtes. En même temps, le bruit des pas de ceux qui me cherchaient se rapprochait davantage. Est-ce l’atmosphère alourdie de la grotte ou l’immense