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L’invincible coursier


(le plan, certes, aurait gagné à quelque développement ; mais l’arrivée d’une femme me força à la retraite. En somme, mon expédition était fructueuse. J’emportais l’espérance. Malheureusement, au retour, je m’égarai dans les galeries obscures, et, finalement, je débouchai sur la rivière, à l’endroit même où les prisonniers nègres se tenaient assis. Ces pauvres diables m’aperçurent et, pris d’une frayeur superstitieuse, se mirent à hurler. Je me sauvai, mais j’entendais les pas précipités des pirates lancés à ma recherche. Une lassitude étrange m’avait saisi : je n’avançais plus qu’avec peine, et au hasard, tantôt debout, tantôt rampant sur les genoux et les mains. Après de longs efforts, je vis enfin une clarté plus vive, et, avec l’ardeur d’un instinct, je m’élançai vers elle. Hélas ! elle venait d’une ouverture qui surplombait une