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l’ombre. Peut-être aurais-je réussi à m’en tirer si, dans les efforts que je faisais, ma tête n’avait porté contre une saillie. Étourdi, je perdis durant quelques secondes le sens de la vie… Il me serait difficile de dire exactement ce qui m’arriva : cahoté, déchiré sur des pierres aiguës, à demi noyé, je reparus enfin au jour dans une eau qui, se répandant en un large lit au sortir du tunnel, reprenait son cours lent et tranquille vers le camp.

Cette aventure me rendit terriblement inquiet ; j’observai avec soin la rivière avant de m’abandonner à son cours. Bien qu’il parût évident qu’on devait atteindre l’entrée de la grotte, en traversant plusieurs fois l’eau, je me figurais mal la route, et comment je la retrouverais. Enfin, mon désir de revoir Aïcha l’emportant sur mon amour de la vie, je repris ma nage silencieuse.

J’approchais du but. De temps en temps,