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gner. Pour plus de certitude, je revins à des intervalles assez longs, et, le trouvant paisiblement couché, je le caressais et lui adressais la parole. Il a toujours été très sensible aux inflexions de ma voix. Quand je crus l’avoir ainsi bien persuadé, je m’enfonçai dans les profondeurs du souterrain.

À ce second voyage, je me rendis mieux compte de la longueur du chemin. J’évaluai à sept ou huit cents mètres la distance où se trouvait le camp. La grotte semblait ne former qu’un long boyau d’abord, ensuite elle s’ouvrait, se répandait en salles, et, peut-être, en ramifications.

Je me mis à étudier avec soin la rivière. Elle coulait avec une lenteur extrême : il m’était difficile de savoir d’où elle venait, car, de ce côté, l’ombre allait grandissant jusqu’à la plus épaisse ténèbre ; mais, suivant son cours, elle arrivait bientôt dans la zone crépusculaire : on la voyait dispa-