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je me glissais dans son ombre. Ce que nous avions le plus à craindre, c’est que les chevaux et les méharis signalassent sa présence. Ils le font de très loin en plein air, mais je pensai que, dans la caverne, ils ne percevraient pas aussi facilement les fumets du fauve. Nous avancions toujours. Au début, la lumière avait décru ; puis elle demeura stable. Une sorte de crépuscule assez doux tombait des voûtes de la caverne, sans qu’il fût possible de voir le ciel. J’en conclus que l’entassement irrégulier des pierres formait notre plafond. Nous descendions toujours. Une vague rumeur montait vers nous. Au tournant d’une galerie, cette rumeur augmenta ; je reconnus le bruit de l’eau qui coule. Quelques pas encore, j’aperçus une nappe courante, une véritable rivière souterraine. Son cours me mena à travers des galeries qu’elle avait vraisemblablement creusées. L’ombre, à présent, alternait avec la demi-