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Saïd « prend » la chasse


Bien avant le jour, j’éveillai mes compagnons. Oumar fabriqua une sorte de mors avec des chiffons, mais nous comptions plus sur nos jambes, pour guider nos montures, que sur leur bouche. Heureusement, c’était des bêtes assez dociles ; la présence du lion les ayant affolées, elles se contentèrent d’essayer un départ impétueux que nous pûmes réprimer. Saïd, suivant son habitude quand j’étais à cheval, se tint assez loin en arrière. Au bout d’un quart d’heure, nos bêtes furent domptées ; nous pûmes nous approcher du campement. Les pirates s’étaient mis en route. Ils avaient de bonnes raisons pour nous fuir : deux hommes bien montés, braves et adroits, peuvent faire le plus grand mal à une troupe peu nombreuse et encombrée de butin.

Nous mîmes nos chevaux au trot, guidés