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fond de l’excavation, où se tenait Saïd. Le lion paraissait plus inquiet qu’Oumar. Sans doute, pour lui, rien n’était écrit. Je le trouvai grattant énergiquement le sol, comme pour se frayer un passage dans la terre ; et je fus frappé de voir qu’il creusait ainsi, non pas en bas, mais en haut de l’excavation. Je pris un poignard court, à lame très large, qui se trouvait à ma ceinture, je me mis à fouir. La terre s’amollissait, se désagrégeait rapidement ; une ouverture parut. Je redoublai d’ardeur. Oumar se joignit à moi. Nous mîmes enfin à découvert une sorte d’issue que l’instinct de Saïd avait devinée. L’espoir rentra en nous.

Cette issue n’était que le prolongement du ravin : un regard suffit à nous en convaincre. Mais ce prolongement, très étroit, passait inaperçu à la surface, à cause des végétations. Il ne se rouvrait largement qu’à une vingtaine de mètres.

En tous cas, nous pouvions tirer parti de