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Saïd n’est pas longtemps absent


Nous en suivîmes la lisière aussi loin que nous pûmes apercevoir la trace des pieds d’éléphant.

Mais notre espérance de rattraper la caravane semblait de plus en plus chimérique. S’ils n’avaient péri, les ravisseurs, montés sur de bons chevaux et des méharis, avaient dû prendre une avance énorme. La nuit fut lugubre. Je vis les heures brillantes tourner au cadran du ciel. À peine si, dans ma fièvre, je faisais attention aux bêtes nocturnes, hyènes ou chacals, qui rôdaient autour de notre feu. Au contraire, mon attention fut sollicitée par la soudaine absence de tout bruit. Je levai la tête : j’entendis au loin la fuite d’animaux rôdeurs et je collai mon oreille contre terre. À la longue, je perçus un glissement léger, comme d’une