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déjà couché auprès de mon compagnon ; les pierres, lancées avec force, passèrent au-dessus de nos têtes, et le coup de vent de l’air déplacé nous aplatit contre le sol. La masse des éléphants se porta sur notre droite et sur notre gauche. Quand je relevai la tête, je les vis loin déjà, et je tapai sur l’épaule d’Oumar… Il avait cru mourir ; il se retrouvait sain et sauf. C’était un miracle. Il mit le sauvetage sur le compte d’Allah et m’accorda le génie des prophètes.

Cependant, une grande désolation nous enveloppait. La plaine semblait labourée à la charrue ; la lisière de la forêt ne montrait qu’arbres tordus, déracinés, jetés les uns sur les autres.

Nous tînmes conseil. Bien qu’il n’y eût pas à craindre le retour du troupeau, nous résolûmes de chercher un abri. Après une heure de marche, nous découvrîmes une petite colline rocheuse, au flanc de laquelle nous pûmes nous installer sans inquiétude.