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avait résisté à la panique qui saisissait les autres bêtes. Car elles se multipliaient. On vit surgir de la forêt des antilopes, des zèbres, des troupes de singes, même des oiseaux. Quatre lions passèrent en rugissant. Oumar, plus habitué que moi, pour les avoir entendu raconter, à ces cataclysmes, me dit :

— Ce sont les éléphants !

Il n’achevait pas que les arbres de la forêt se mettaient à onduler ; beaucoup s’abattirent, brisés ou déracinés. Et bientôt, parut l’avant-garde d’une immense troupe d’éléphants, d’autant plus terribles qu’ils étaient visiblement en proie à une panique. J’avoue que je fus d’abord pris d’une peur irraisonnée. Oumar se jeta par terre. Saïd s’enfuit après quelques formidables rugissements.

Dans cet instant terrible, j’eus une inspiration. Je me précipitai vers un bloc erratique qui avait attiré mon attention, je versai le contenu d’une poire à poudre dans