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couvrîmes installée en plaine dans des tranchées faites à la hâte.

Il ne fallait pas songer à la surprendre. Nous résolûmes, Oumar et moi, délaisser passer quelques heures. Une détente se produirait, et, soit que nous tentions l’assaut du camp endormi, soit que nous capturions seulement des montures, l’expédition vaudrait la peine d’être entreprise.

Tandis que les heures tournaient au ciel, je laissai Oumar prendre du repos. L’aube approchait quand je le réveillai. Avec des précautions infinies, nous rampâmes jusqu’en vue du camp. Une fois de plus, l’habile adversaire avait déjoué nos plans ; il fuyait dans la nuit.

Malgré tout, nous nous mîmes à sa poursuite ; quand le jour se leva, la caravane disparaissait à l’horizon… Nous étions horriblement las, affamés, énervés : il fallait reprendre des forces.