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Le camp des ravisseurs


La nuit venait, rapide ; il fallait se presser. Aidé par Saïd, j’arrivai en vue d’une clairière où se tenaient une quinzaine d’hommes avec des méharis et des chevaux, quelques prisonniers nègres attachés à la file ; puis, à l’écart, roulés sur le sol, Aïcha et Abd-Allah.

Mon premier mouvement fut de me précipiter sur les bandits. Oumar m’arrêta, en me faisant remarquer que ces gens semblaient installés pour la nuit et que nous pourrions les attaquer dans les ténèbres. Il me proposa de demeurer sur place à les guetter, tandis qu’il irait chercher deux chevaux. Ne fallait-il pas prévoir le cas où nous aurions à les poursuivre ? À pied, nous étions vaincus d’avance.

Je me rendis à ces raisons. Oumar s’éloigna, Saïd se coucha à mes pieds.