noirs et les yeux roux, après avoir guetté le lion, se reportaient sur moi, avec ébahissement. J étais une énigme. Pourquoi étais-je accouru, où avais-je dompté ce lion, d’où arrivais-je ? Cela pouvait bien leur sembler fantastique. Chacun des deux hommes l’exprima en répétant :
— Allah est grand !
Puis le vieux demanda :
— Après le Rétributeur, c’est toi qui nous as conservé la vie ? Béni sois-tu, toi, tes parents et ta descendance !
Je répondis gravement :
— Le seul Dieu a tout fait !
Ces paroles leur plurent ; le vieux hocha une tête approbative et sourit.
— Il faut fuir d’ici, les nègres reviendront, ajoutai-je.
Nous jetâmes tous quatre un long regard sur la plaine. On apercevait, dans le clair de lune bleu, trois chevaux et deux méharis rôdant à grande distance. Tantôt ils appro-