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ques détails différenciaient du costume targui, montrait un nez en yatagan, des yeux roussâtres, des paupières que l’âge avait mâchurées, un coin de barbe blanche semée de fils noirs. De stature haute, svelte, il était très maigre. Le second, plus court, mieux fourni en muscles, la poitrine élargie, ouvrait des prunelles violescentes, sous des sourcils en surplomb ; malgré le hâle, sa peau s’annonçait mate et pure. Quant à la femme, elle me parut à peine adolescente avec ses yeux immenses, où brûlait la jeunesse et où palpitait la fraîcheur, avec son nez droit, aux ailes délicatement tracées et vite émues, avec son teint qui, dans l’argenture lunaire, paraissait pétri des pétales du lis et de la substance des coquilles nacrées. Il émanait d’elle une séduction ardente et fine, qui tenait à la qualité de sa vie.

Elle tremblait visiblement. Ses petites mains se contractaient avec des pulsations rapides. La peur du massacre était encore