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un fusil à tir rapide, avec les munitions nécessaires, rien n’aurait pu m’empêcher d’intervenir immédiatement. De minute en minute, mon excitation croissait ; elle devenait frénétique…

Cependant, plusieurs groupes de nègres étaient arrivés à une distance assez courte. Tapis derrière des blocs ou dans un pli du terrain, ils attendaient, soit l’instant favorable, soit quelque commandement de leur chef. Soudain, une clameur énorme s’enfla et, dans un rush, les noirs donnèrent l’assaut. Il leur en coûta. Dans cette masse furieuse, les assiégés tiraient presque à coup sûr. Plus nombreux, ou pourvus d’armes modernes, ils auraient pu briser l’attaque. Mais quoiqu’il y eût du flottement, les nègres ne s’arrêtaient point. Bientôt, les plus proches fondirent sur les blancs : il y eut une lutte effroyable ; chaque assiégé se défendait contre une grappe d’ennemis, tel un cerf à l’hallali.